Septembre en Or – Projet de recherche
ESSPOIR en radiothérapie pédiatrique
Chaque année 500 enfants et adolescents meurent du cancer en France. Il reste la première cause de décès par maladie, parmi les 2500 diagnostiqués au niveau national, 300 d’entre eux suivent un traitement par protonthérapie.
Cette forme avancée de radiothérapie utilise des protons à la place des rayons X, offrant ainsi une meilleur précision pour cibler les tumeurs et réduire les dommages aux tissus sains environnants. Cela est particulièrement crucial en pédiatrie pour protéger les tissus en développement.
Le projet ESSPOIR (Evaluation du Scanner Synthétique pour la Pédiatrie Oncologique par IRM en Radiothérapie) est une initiative innovante menée par les équipes du Centre visant à améliorer les traitements de radiothérapie, notamment pour les enfants atteints de cancer traités par protonthérapie.
Ce projet étudie comment utiliser des images crées par intelligence artificielle, appelées scanners synthétiques, à partir d’IRM, pour remplacer les scanners traditionnels dans la planification des traitements.
L’intérêt des scanners synthétiques (sCT) est multiple. Tout d’abord, ils permettent de ne pas exposer les patients à des radiations supplémentaires et donnent une meilleure fusion des images IRM pour une planification des traitements plus précise. Ils offrent également une meilleure reproductibilité des organes à risque mobiles, notamment dans la région pelvienne. Enfin, le matching natif IRM/scanners synthétiques permet une meilleure délinéation des tissus, essentielle pour un ciblage précis des tumeurs.
Des premiers résultats concluants
Le projet ESSPOIR a étudié, au premier semestre 2024, l’utilisation de scanners créés par intelligence artificielle à partir d’IRM pour remplacer les scanners traditionnels chez dix patients atteints de tumeurs cérébrales. Les chercheurs ont comparé la précision des images des os, des tissus mous et des cavités aériennes. Les résultats ont montré que les scanners synthétiques sont globalement fiables pour les tissus mous et les cavités aériennes, mais moins précis pour les os. Malgré cela, les doses de traitement calculées avec les scanners synthétiques sont restées correctes. Lors d’un test final sur un modèle, la précision de la distribution des doses était très bonne avec les scanners traditionnels (mieux que 1,5 mm) et altérée avec les scanners synthétiques (mieux que 9 mm). Cette différence est due à la moins bonne qualité des images osseuses avec les scanners synthétiques, ce qui est crucial pour le repositionnement du patient lors du traitement.
L’usage des scanners synthétiques est prometteur, mais la définition des structures osseuses doit être améliorée pour réduire les erreurs de repositionnement. Actuellement, ces écarts sont trop importants pour remplacer les scanners traditionnels dans la planification des traitements. Les tests de bout en bout ont permis d’identifier et de dissocier ces erreurs sur un plan de traitement administré sur un fantôme anthropomorphique. Ce retour d’expérience est crucial pour la start-up partenaire, Therapanacea, afin d’améliorer le modèle et de le rendre utilisable en routine clinique.
Le projet ESSPOIR promet des avancées en radiothérapie pédiatrique, réduisant les risques liés aux radiations et améliorant la précision des traitements pour tous les patients.
Pour mener à bien ce projet et améliorer sans cesse la prise en charge des jeunes patients, le Centre mène pour la deuxième année consécutive une campagne de sensibilisation à l’occasion de Septembre en Or. L’objectif est de collecter 50.000€ pour l’achat d’un fantôme anthropomorphique pelvien et ainsi co-construire avec Therapanacea une base de données fiable et optimale.
En ce mois dédié à la lutte contre les cancers des enfants,
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