icon_actualites

Jeudi 2 mars dernier avait lieu la Cérémonie des lauréats de l’Appel à Projets Santé du Département : deux projets du Centre ont été retenus par le Comité Scientifique et seront financés à hauteur de 50% par le Département :

Projet de Pierre-Malick KOULIBALY, Physicien Médical : « Optimisation des doses délivrées en radiothérapie interne vectorisée au 177Lu-PSMA pour le cancer de la prostate ».

Projet du Dr Déborah Aloi, Onco-radiothérapeute : « Amélioration de la prise en charge du patient traité en protonthérapie oculaire grâce à une nouvelle chaise robotisée 7 axes ».

Pour le premier projet, le financement du Département permettra l’acquisition d’un logiciel dédié à la dosimétrie pour optimiser les doses délivrées en radiothérapie interne vectorisée pour le cancer de la prostate.

Le cancer de la prostate métastatique représente 20 000 nouveaux cas par an en France, dont 48 % à 80 % seront résistants à la castration. C’est un enjeu majeur de santé. Un nouveau médicament radiopharmaceutique (177Lu-PSMA) permet désormais de proposer à ces patients une nouvelle solution thérapeutique via la radiothérapie interne vectorisée (RIV, médecine nucléaire). Les patients éligibles vont bénéficier de 4 à 6 cures de ce traitement. En radiothérapie externe et en curiethérapie, une étude dosimétrique est réalisée préalablement à tout traitement. Ce n’est pas le cas actuellement en RIV où l’on délivre au patient une activité forfaitaire sans connaître précisément la dose qui va être déposée au niveau de la cible tumorale ou des tissus sains.

Réaliser une étude dosimétrique préalablement à la RIV pour connaître précisément la dose délivrée aurait deux avantages majeurs :

1/ Disposer de données permettant d’optimiser l’activité délivrée au cours des cures successives.
2/ Documenter la dose déjà déposée au niveau de chaque type de tissus (moelle osseuse par exemple) dans le cas où une radiothérapie externe classique doit être prescrite par la suite.

L’objectif du projet est de développer un protocole complet (Clinical Dosimetry Workflow) permettant l’estimation de la dose délivrée au patient. Ce protocole comprend entre autres la mise en place et la validation des étapes de calibrage des caméras scintigraphiques, d’acquisition, de reconstruction et de quantification des images du patient, de prétraitement et enfin d’estimation de la dose.

Cette estimation finale de la dose nécessite l’acquisition d’un logiciel dédié à la dosimétrie, acquisition qui fait l’objet de l’Appel à Projet du Département.

Pour le second projet, le financement du Département permettra le remplacement de la chaise de traitement, associée à un robot 7 axes, utilisée pour la protonthérapie oculaire.

Le cyclotron MEDICYC a traité avec succès 7 000 patients de toute la France souffrant de tumeurs oculaires depuis plus de 30 ans, soit 10% des patients mondiaux. Certaines de ses composantes montrent des signes de vieillissement, c’est le cas des systèmes hyperfréquences permettant l’accélération des protons dans le cyclotron mais aussi des alimentations de puissance du cyclotron et de ses sous-équipements et de certains des équipements mécaniques comme la chaise de positionnement du patient en salle de traitement. Cette dernière présente des jeux importants qui nécessitent une prise de clichés rayons X excessive de positionnement de l’œil du patient lors de chacun de ses déplacements.

Le remplacement de la chaise de traitement, associée à l’acquisition d’un nouveau robot de positionnement « 7 axes », permettraient de :

– Réduire le risque potentiel de sur-irradiation du patient lié au déplacement de la chaise.
– Réduire le temps global de traitement par un pré-positionnement rapide et automatisé de l’œil.
– Proposer des faisceaux de traitements cliniquement significatifs avec des angulations inaccessibles à ce jour avec la chaise en place.
– Améliorer le confort du patient du fait de l’assise dure, avec des rotations de tête inconfortables pour lesquelles des rotations appliquées par le robot peuvent se substituer.
– Faciliter la prise en charge des patients petits (enfants) ou très grands qui imposent l’utilisation d’entretoises lourdes et difficiles à manipuler.
– Diversifier les indications cliniques avec la prise en charge de tumeurs peu profondes extra-oculaires.
– Coupler positionnement spatial et angulaire de l’œil afin de proposer des solutions de repositionnement automatisées basées sur les clichés rayons X affichant les clips de Tantale (actuellement le positionnement est fait de façon manuelle et itérative et est très opérateur dépendant).
– Oter l’appréhension psychologique de la « chaise électrique » pour les patients comme pour le personnel.
– Utiliser le robot comme passeur d’échantillons pour la recherche en biologie et le contrôle de qualité du faisceau.