Lympho’CAL
A l’occasion de la Journée mondiale du lymphœdème, focus sur le projet Lympho’CAL qui participe à l’amélioration de la qualité de vie des patients.
Depuis un an, et avec le soutien du Comité des Alpes-Maritimes de la Ligue contre le Cancer, cette activité est en plein essor au bénéfice des patients qui jusqu’à présent n’avaient aucun service expert dans la région.
Le lymphœdème est une accumulation de lymphe dans les tissus, responsable d’une augmentation de volume d’un membre ou d’une partie d’un membre. L’origine est constitutionnelle dans les lymphœdèmes primaires. Dans les pays occidentaux, le lymphœdème secondaire survient le plus souvent après un cancer.
Dans un contexte de maladie cancéreuse, la survenue d’un lymphœdème
peut être la complication d’un traitement (chirurgie, radiothérapie) ou un
symptôme du cancer (par obstruction des canaux ou des ganglions par des cellules
cancéreuses, ou par compression de système lymphatique).
Le lymphœdème peut donc toucher les membres inférieurs ou supérieurs,
les organes génitaux ou le segment céphalique et apparaitre de façon retardée (de
plusieurs mois à près de 20 ans après la chirurgie). La survenue tardive d’un
lymphœdème devra toujours faire rechercher une récidive.
La généralisation de la technique du ganglion sentinelle, qui permet
d’éviter l’ablation systématique de toute la chaine ganglionnaire si les
premiers ganglions de la chaine ne sont pas atteints a permis une nette
diminution de l’incidence post opératoire des lymphœdèmes. Mais parallèlement, l’augmentation
de la durée de vie des patients majore la survenue des lymphœdèmes secondaires.
L’estimation de l’incidence des lymphœdèmes est très variable selon les études
et difficile à déterminer : elle est de 15 à 28% pour le membre supérieur
en post opératoire d’une chirurgie du sein après un curage axillaire, de 2,5 à
8 % après la technique du ganglion sentinelle, et de près de 10 % pour les
atteintes pelviennes.
Une nette altération de la qualité de vie pour les patients atteints de
lymphœdème.
Ces patients ont des capacités physiques plus limitées et une détresse
psychologique parfois importante. Le lymphœdème présente des complications
infectieuses dans 20 à 40% des cas, ce qui a pour effet d’aggraver l’altération
des canaux lymphatiques encore fonctionnels.
La prise en charge globale, pluridisciplinaire
et précoce de cette pathologie lourde, chronique et invalidante est donc
indispensable.
En dépit du contexte épidémiologique local et des multiples
répercussions sociales et individuelles potentielles, la prise en charge du
lymphœdème n’était jusqu’alors pas organisée de manière institutionnelle dans
la région niçoise, avec un centre de référence le plus proche à Montpellier.
Il nous est donc paru indispensable de nous former à cette pathologie pour optimiser la prise en charge de nos patients et élargir l’offre de soins en soins de support, en lien avec le CHU et les partenaires libéraux pour développer une compétence locale.
Formalisation
du parcours de soins des patients atteints de lymphœdème au sein du Centre
Dans un premier temps le Dr Elise Gilbert reçoit en consultation les patients ambulatoires. Une première évaluation est effectuée, avec l’une des deux kinés formées si besoin. Le diagnostic peut alors être confirmé et la prise en charge adaptée initiée.
En
fonction des besoins des patients, le suivi est organisé en consultations (simples
ou en binômes) ou en HDJ Soins de Support.
Ce
service qui existe depuis 2013 permet une prise en charge globale,
multidisciplinaire et coordonnée des patients. Le soutien psychosocial,
l’éducation ciblée à l’auto soin et à la prévention des complications,
l’équilibrage de l’alimentation, et les techniques de physiothérapie
décongestive, permettent d’élaborer un projet de soins pluridisciplinaire. La
coordination avec les professionnels de soins primaires est primordiale avec un
rôle majeur d’interface entre la ville et l’hôpital.
Ce nouveau mode de prise
en charge va également permettre l’élaboration de projets de recherche
clinique.
Merci à La Ligue Contre le Cancer
Grâce au soutien du Comité des Alpes-Maritimes de la Ligue contre le Cancer et à un don de 3.000 €, le matériel nécessaire à la réalisation des bandages de compression adaptés pour chaque patient a pu être financé. Tout ce matériel n’est pas remboursé et ceci est un frein pour les patients.