16 février 2021
Sur le thème « Près de 70000 lits d’hospitalisation complète fermés en 15 ans : réflexion sur ce phénomène à la lumière de l’actualité »
« Il est indispensable de
savoir de quoi on parle avant de discuter de ce sujet qui a fait couler
beaucoup d’encres surtout en période de pandémie à Coronavirus. S’agit-il
d’hospitalisation conventionnelle de courte, de moyenne et/ou de longue
durées ? Selon le dernier « Panorama de la Santé » publié par la
DREES : sur les 73 000 lits d’hospitalisation conventionnelle qui ont
été supprimés depuis 2003, 67% (49 000 lits) concernent les unités de long
séjour et 33 000 lits de courts séjour (MCO)s. Les moyens séjours sont passés
de (seulement) 92 000 lits à 106 000 lits en 15 ans. Parallèlement on
a vu une augmentation de 36% de lits d’hospitalisation partielle (sans nuitée).
La question est aussi de
savoir si les lits et leurs typologies sont bien répartis sur le territoire et
dans les établissements surtout dans un contexte de difficulté de recrutement
de personnel soignant et de vieillissement de la population. Au Centre Antoine
Lacassagne, nous manquons depuis régulièrement de lits d’aval après la phase
aigüe. Cette pénurie de lits retarde l’accueil des patients en attente
d’hospitalisation pour traitement ou pour altération de l’état général.
N’oublions pas que l’état de
santé de la population repose principalement sur les soignants qui ont besoin
de retrouver du sens dans ce qu’ils font, et que la Santé de Demain ne se fera
pas sans eux. La crise sanitaire que nous vivons depuis près d’un an a montré
les limites des gestions comptables hospitalières ainsi que la réglementation
abondante et inflationniste qui perturbe les organisations et les
fonctionnements. »
Pr Emmanuel Barranger
Directeur Général du Centre Antoine Lacassagne